Ce jeudi 19 octobre 2017, les élèves sont venus en grand nombre assister à la projection et participer au débat avec Jean DUJARDIN.
Jean DUJARDIN n’a pas cherché à défendre une approche originale du métier de comédien mais s’est plutôt employé à définir de façon concrète son quotidien professionnel, se voulant plus laborieux que réellement doué pour son art, un signe de modestie qui n’a fait que renforcer la sympathie naturelle qu’il pouvait susciter. Durant les deux heures de la masterclass, le comédien est revenu parfois avec force détails sur les grandes étapes de sa carrière et sur la façon dont il a abordé le métier en fonction de celui qui le dirigeait, soulignant à bon droit le plaisir qu’il avait eu de travailler avec Michel HAZANAVICIUS et Claude LELOUCH, les méthodes employées par ce dernier apportant un surcroit de liberté au comédien. Mais les débats ont été au-delà de la simple question du jeu. Le film choisi pour être projeté avant la masterclass était un film à sketchs, Les Infidèles, dont le modèle évident est celui des grands films de la comédie italienne, dont Les Monstres reste l’étalon-or.
DUJARDIN n’en est pas seulement l’interprète (ou plutôt les interprètes puisqu’il fait preuve d’un vrai talent de caméléon à travers les différents sketchs), mais aussi le concepteur, le (co)producteur et même l’un des réalisateurs (celui du dernier sketch, cosigné avec Gilles LELLOUCHE). L’occasion de montrer qu’il avait une vision du monde et que ses choix, à l’heure d’accepter un rôle dans un film, sont guidés par une exigence réelle. Il reconnaît d’ailleurs que son Oscar, obtenu avec The Artist, aurait pu le mener à une carrière internationale, qui ne l’intéressait pas réellement. Pour l’heure, notre homme est au mitan de la quarantaine et il n’est pas douteux qu’il restera, s’il persiste dans cette exigence, un bon moment en tête des comédiens les plus prisés par ses compatriotes.
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