Les élèves de l’ESRA ont rencontré Jean-Paul RAPPENEAU, réalisateur et scénariste, le jeudi 6 février 2020, à l’occasion des Jeudis de l’ESRA. Passionné par la littérature, il a adapté au cinéma le roman de sa jeunesse, non sans crainte de le gâcher, « Le Hussard sur le toit » de Jean GIONO, une des plus importantes productions du cinéma français.
Les étudiants l’ont tout d’abord questionné sur la manière dont il a travaillé l’adaptation du livre à l’écran. Adapter un livre demande un gros travail, en effet le rythme de lecture n’est pas celui du visionnage d’un film, il ne peut pas durer 4 heures. Pour lui, les films racontent des choses « plus grande que la vie et qui ne sont d’ailleurs pas tout à fait la vie ». Le quotidien n’a pas de place dans son cinéma. Les descriptions de la nature dans le roman de Jean GIONO ; les arbres, les aubes, les vents, les crépuscules lui ont particulièrement plu.
Jean-Paul RAPPENEAU a ensuite abordé le choix et la direction d’acteurs, le moment où il devient alors spectateur de son film. « C’est le moment décisif, quand vous possédez vraiment le scénario, que vous avez le film en tête, vous le sentez par tous les pores de votre corps ». Il décide toujours de donner le rôle à un acteur après une grande réflexion. D’une certaine manière, le film sera joué et ne pourra plus être autrement. Cependant, il sait auparavant ce que l’acteur peut faire, il a passé du temps avec lui et a écrit le film en imaginant les personnages. Au final le résultat est toujours mieux que ce qu’il avait imaginé. Les grands acteurs, sont pour lui comme des éponges, ils s’imprègnent du scénario, ils vous emmènent ailleurs. Le bonheur de ce métier règne dans ce que les acteurs donne « un truc auquel vous n’auriez pas pensé, qui est encore plus beau que ce que vous imaginiez et que vous applaudissez ». En règle générale, Jean-Paul RAPPENEAU travaille beaucoup le scénario et la mise en scène en amont, plan par plan, avec les mouvements de caméras et le cadrage. Le scénariste réserve peu de place à l’improvisation ; la marge de liberté est assez faible, mais il ne refuse jamais une bonne idée.
Les élèves étaient curieux de connaitre le parcours de Jean-Paul RAPPENEAU, qui leur a expliqué qu’à son époque, le cursus était régie par une sorte de loi. Il fallait avoir été assistant, c’est ainsi qu’il a commencé dans le cinéma. Puis un jour, le cinéaste Louis MALLE lui a dit d’arrêter l’assistanat, et de l’aider sur son prochain film. Il a ensuite fait quelques courts-métrages notamment « Chronique provincial » récompensé au Festival du court-métrage de Tours. Jean-Paul RAPPENEAU a précisé qu’aujourd’hui les choses étaient différentes, il est plus facile de montrer ce qu’on a tourné, et qu’il n’y a pas de secrets, il faut travailler sur plein de films pour se faire connaitre. Il a terminé la soirée en parlant du livre qu’il est en train d’écrire sur ses films et sa vie.