La nouvelle saison des Jeudis de l’ESRA a débuté hier soir avec la participation du réalisateur Jean-Jacques ZILBERMANN.
Après la projection de son film « A La Vie« à l’Amphithéâtre Jean Renoir, le réalisateur, scénariste et metteur en scène de théâtre a échangé longuement avec les étudiants. Pour rappel, « A La Vie », sorti en salle le 26 novembre 2014, retrace les retrouvailles à Berck-Plage de trois femmes, quinze ans après leur déportation à Auschwitz et a été présenté au Festival de Locarno l’année dernière.
Bien qu’il ne soit pas un technicien, il le reconnaît et le regrette, c’est assurément un amoureux du cinéma. D’abord projectionniste et gérant de salles (L’Escurial, le Max Linder), il réalise quelques courts métrages avant d’avoir l’occasion de signer son premier long, « Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents communistes« , une comédie douce-amère, fortement autobiographique, qui remporte un joli succès public. Ce qui lui permet d’enchaîner à son rythme quatre autres films, qui ont en commun sinon d’être directement autobiographiques, ou tout du moins d’être personnels. Parvenant à aborder des sujets graves sur le ton de la comédie (il avait signé une adaptation théâtrale de Shop Around the Corner, popularisé par Lubitsch), il sait nous faire entendre sa petite musique personnelle.
Le film, projeté en début de Master Class, « A la vie », est sans doute son plus grave, voire le plus douloureux. L’un des personnages n’étant autre que la mère du réalisateur, celui-ci est longuement revenu sur la figure maternelle, et sur l’impossibilité qui aurait été la sienne, de faire ce film du vivant de sa mère. Il a naturellement répondu à toutes les questions, notamment sur les difficultés de tourner dans un décor non contemporain ou d’imposer son autorité sur un plateau.