22 septembre 2015

Une enfance de Philippe CLAUDEL

 

Bien qu’il ait décroché un César pour son premier film, Il y a longtemps que je t’aime, bien que ses deux opus suivants, Tous les soleils et Avant l’hiver possèdent certaines qualités, le cinéma de Philippe Claudel nous paraissait jusqu’ici sinon académique, du moins prévisible et lisse. La surprise de ce quatrième film est d’autant plus belle. Il faut dire que le cinéaste effectue un virage à 180° pour brosser le portrait d’un pré-ado confronté à un milieu familial pour le moins déstructuré. Acteurs peu connus (voire débutant pour ce qui est du personnage principal), caméra sur l’épaule, éclairage naturaliste d’un coin de province comme il y en a tant, tout concoure à nous entraîner dans un cinéma loachien qui n’a pas beaucoup d’équivalents en France. Le film est dur, mais il est beau. A l’instar de son jeune héros dont les parents inconséquents (et séparés) sont comme des ados attardés qui naviguent à vue dans un monde qu’ils ne comprennent pas. Les gamins à tête dure ont actuellement le vent en poupe : après La Tête haute, d’Emmanuelle Bercot, Le Dernier Coup de marteau, d’Alix Delaporte (et quelques autres), le cinéma français semble prendre plaisir à inventer des petits frères à Antoine Doinel. Un plaisir partagé.

Yves Alion

Film français de Philippe Claudel (2015), avec Alexi Mathieu, Angelica Sarre, Pierre Deladonchamps. 1h 40.

https://www.youtube.com/watch?v=vW_Q3GaTZUc


CELA POURRAIT VOUS INTÉRESSER


BROCHURES 2024/2025

DEMANDER UNE BROCHURE