02 février 2016

Steve Jobs de Danny BOYLE

Privilège des forts en thème : moins de cinq ans après sa disparition, c’est le second biopic consacré à Steve Jobs, le génial créateur de la marque Apple, qui débarque cette semaine sur les écrans. Le premier, Jobs, signé Joshua Michael Stern n’était pas un mauvais film, mais sa mise en scène était assez plate et le réalisateur n’avait pas vraiment de point de vue. Pour preuve la nécessité de baguenauder ici ou là dans la vie bien remplie du grand homme pour proposer un ensemble qui peu à peu prenait forme. Rien de tel dans le film de l’Anglais Danny Boyle, qui depuis Trainspotting nous a plus d’une fois confirmé qu’il savait prendre des risques. C’est encore le cas ici, son Steve Jobs ayant l’allure d’un drame shakespearien adapté à l’ère moderne. Si le décor est celui d’aujourd’hui, les grandes questions que se pose le héros sont intemporelles : la conquête du pouvoir, la sincérité de l’attachement des siens, la capacité à fédérer un groupe, etc. Pour retracer la vie de Steve Jobs, Boyle a eu l’idée (superbe) de découper son film en trois actes, à trois moments clé de sa vie, lors du lancement d’un nouveau produit, révolutionnaire cela va de soi. Jobs n’apparaît pas comme un homme généreux et même sympathique, mais il acquiert rapidement une dimension qui embrasse la mythologie, porté par une vision prométhéenne du monde. En l’espace de trois actes, ce sont de fait plusieurs décennies qui défilent et que nous n’avions pas toujours vues passer, trois décennies qui ont changé le visage d’un monde de mieux en mieux connecté mais où l’on communique paradoxalement de moins en moins…

Yves Alion

Film américain de Danny Boyle (2016), avec Michael Fassbender, Kate Winslet, Jeff Daniels. 2h 02.


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