10 mai 2016

Money Monster de Jodie FOSTER

 

Malgré les réserves chichiteuses d’une partie de la presse, le nouvel opus de Jodie Foster est un bon film. Un vrai bon film avec un scénario habile, des twists plutôt excitants et un refus réel de rassurer le public par des bons sentiments qui n’ont pas leur place dans l’art, comme chacun le sait depuis papa Gide. Cette prise d’otage (l’otage c’est George C., également producteur) dans un studio de télévision dont les caméras restent évidemment allumées renvoie à une belle tradition hollywoodienne de réflexion sur la position morale (ou sur le cynisme) des journalistes face aux vilains profiteurs du système, leur instrumentalisation éventuelle du show et des aspirations du public. De La Dame du vendredi au Gouffre aux chimères, Foster est en bonne compagnie. Elle n’est ni à la hauteur de Hawks ni à celle de Wilder, mais évite beaucoup des poncifs du film-de-prise-d’otage. Voir par exemple le sort réservé au négociateur-psychologue-expert ou à la fiancée chargée d’attendrir le forcené. Et elle propose un traitement tout à fait inattendu du syndrome de Stockholm. Sans avoir l’air d’y toucher, Foster est habile, livrant un récit surprenant, sans concession, un spectacle du Spectacle d’une grande intelligence. Un court petit dialogue final, croquignolet, de Clooney avec sa talentueuse commère Roberts, achève de convaincre qu’on a là bien plus que la bande-annonce gonflée que certains ont prétendu voir. 

René MARX

Film américain de Jodie FOSTER (2016), avec Julia ROBERTS, George Clooney, Jack O’CONNELL. 1h 35

 


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