08 novembre 2016

Les Beaux Jours d’Aranjuez de Wim WENDERS

L’association de Wim Wenders et de Peter Handke nous a naguère gratifié d’œuvres aussi magistrales que L’Angoisse du gardien de but au moment du penalty (1972), Faux mouvement (1975) et Les Ailes du désir (1987). Complices depuis 1969, le réalisateur allemand et l’écrivain autrichien se retrouvent aujourd’hui autour de l’adaptation par le premier d’une pièce du second, à ne pas confondre avec l’œuvre homonyme de Robert A. Stemmle et Hans Székely portée à l’écran sous le titre Adieu les beaux jours, en 1933. Sur une terrasse dominant Paris, un couple partage diverses considérations en affirmant ses différences. Une conversation à bâtons rompus à laquelle la 3D confère un supplément de profondeur, au propre comme au figuré, dans une application de cette technologie de pointe qui ne vise moins à la prouesse qu’à une sorte de réalisme augmenté. Fasciné par cette troisième dimension dont il a naguère repoussé les limites sur le registre documentaire dans Pina (2011), Wenders assiège littéralement ses deux protagonistes. Comme pour mieux les pousser dans leurs ultimes retranchements. Reste que ce qu’ils ont à dire n’est pas toujours passionnant et que Handke nous a habitué à des considérations à la fois plus profondes et plus poétiques autour des choses de la vie et de l’amour. C’est d’autant plus dommage qu’il trouve en Sophie Semin (une révélation !) et Reda Kateb des interprètes d’une rare subtilité. Au point de faire jaillir çà et là quelques étincelles miraculeuses de cette logorrhée verbeuse.

Jean-Philippe GUERAND

Film français de Wim WENDERS (2016), avec Reda KATEB, Sophie SEMIN, Jens HARZER. 1h 37.


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