21 juin 2016

Le Monde de Dory d’Andrew STANTON

Il aura donc fallu treize ans aux studios Pixar pour donner une suite à l’un de ses films emblématiques : Le Monde de Nemo. Place cette fois à celui de Dory, poisson chirurgien atteint de trous de mémoire immédiate qui semblent l’avoir coupé à jamais de ses parents dont elle conserve pourtant des bribes de souvenirs de leurs conseils éducatifs. Ce Petit Poucet sous les mers témoigne une fois de plus de l’avancée artistico-technologique de l’animation moderne, sans jouer pour autant la carte de la surenchère permanente. Son perfectionnisme s’exprime d’abord par le pouvoir d’empathie que dégagent ses personnages. Le monde de Dory est un spin off qui délimite son propre espace scénaristique. Comme si, parallèlement à l’histoire de Nemo, ce film nous en proposait en quelque sorte le contre-champ. Nul besoin d’avoir vu l’opus de 2003 pour apprécier celui de 2016. Loin de se reposer sur leurs lauriers, les apprentis sorciers ont paré cette nouvelle aventure d’un lustre inédit et profité des avancées exponentielles de la technologie pour ciseler un petit bijou d’humour et de tendresse. Au-delà des affres de Dory en proie à une perte de repères instantanée, le film propose une vision réaliste de la situation des victimes de la maladie d’Alzheimer confrontées au quotidien à un vide abyssal. Cette double lecture constitue d’ailleurs l’une des marques de fabrique de Pixar dont les fantaisies cachent systématiquement des réflexions plus profondes qu’il ne pourrait y paraître de prime abord.

Jean-Philippe GUERAND

Finding Dory. Film américain d’animation d’Andrew STANTON (2016). 1h 35.


CELA POURRAIT VOUS INTÉRESSER


BROCHURES 2024/2025

DEMANDER UNE BROCHURE