Pour les fans des années 1990, Kill your friends sait titiller la corde de la nostalgie en rappelant un monde, 1997, où la pop à guitares régnait en maître, où la britpop écrasait tout et (plus important) où le chiffre d’affaires des maisons de disques battait des records. Mais le véritable sujet du film est l’ambition. Pour l’essentiel, le film suit un abominable yuppie du disque qui nous rend complices de ses coups bas et d’une ascension dénuée de tous scrupules. Un beau programme donc, qui réjouira les amateurs de la période même si, dans ce registre « salaud prêt à tout », le film se révèle un peu passif et dénué de recul. N’est par le « Loup de Wall Street » qui veut, évidemment, et le récit peine parfois à donner intérêt et cohérence à l’étalage de l’ambition nue et impitoyable de son anti-héros, malgré un numéro effectivement réussi de Nicholas Hoult.
Pierre-Simon Gutman
Film anglais d’Owen Harris (2015), avec Nicholas Hoult, Ed Skrein, Tom Riley. 1h 43.