05 janvier 2016

Je vous souhaite d’être follement aimée d’Ounie LECOMTE

Le premier film d’Ounie Lecomte avait pour cadre un orphelinat coréen. La cinéaste a quitté l’Asie pour les besoins de son second opus, mais elle ne lâche pas vraiment ce qui avait fait le prix du précédent : une âpreté de tous les instants, doublée d’une émotion qui n’est jamais facile, le tout au service d’un thème cousin. Je vous souhaite d’être follement aimée met en effet en scène une mère et sa fille, qui ne se connaissent pas. La première a accouché sous X et refuse que son nom soit révélé à la seconde qui souffre pourtant de ne rien savoir de ses racines. Hors le hasard fait que la mère est une cliente de sa fille, kiné de son état. Une complicité va peu à peu se faire jour entre les deux femmes avant qu’elles ne découvrent leur lien. Mais elles auront entre temps développé une relation physique (c’est le principe de la kiné) qui n’est pas sans effets. Le film bien sûr n’est que douleur, mais il place l’humain au premier plan et pose la question de l’accouchement sous X, qui ampute tout aussi bien la mère que l’enfant d’un lien nécessaire. La réalisatrice n’engage pas le moins du monde un procès au procédé, mais ses questions vrillent notre conscience pendant un bon moment…

Yves Alion

Film français d’Ounie Lecomte (2015), avec Céline Sallette, Anne Benoit, Elyes Aguis. 1h 40.


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