30 août 2016

Divines de Houda BENYAMINA

 

Le film de banlieue est devenu un genre en soi. Avec ses figures libres et ses figures imposées (le chômage, la violence, la précarité, la drogue, le racisme, etc.). Les films se réclamant de cette mouvance n’étant pas tous frappés du coin de l’originalité, nous sommes particulièrement heureux de découvrir Divines, qui mérite amplement sa Caméra d’or du dernier Festival de Cannes. Le film n’est pas pour autant dénué de faiblesses, tant on a le sentiment qu’il a voulu explorer tous les chemins (thématiques autant que stylistiques) à la fois (la description sociologique, l’apprentissage de l’adolescence, la dénonciation politique d’un monde laissé à l’abandon, les premiers émois amoureux, etc.). C’est parfois un peu bourratif. Mais la force du film réside dans l’appétit de vivre de ses deux héroïnes, et plus particulièrement de celle qu’incarne l’ébouriffante Oulaya Amamra, dont il n’est pas risqué de prédire qu’on la reverra à l’écran. Ce sont ces deux filles qui permettent au film de se muer en une version contemporaine des Quatre cents coups, avec son dynamisme, son exubérance, son insolence, la fougue des personnages se transmettant sans difficulté à l’ensemble du film. Divines est une première œuvre. Gageons que les ors cannois permettront à sa réalisatrice d’être remarquée par le grand public, et de transformer ce très bel essai. En épurant sa matière sans tempérer son énergie, Houda Benyamina ne peut que parvenir au chef d’œuvre…

Yves ALION

Film français de Houda BENYAMINA (2016), avec Oulaya AMAMRA, Deborah LUKUMUENA, Kevin MISCHEL. 1h 45.


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