07 juin 2016

Diamant noir d’Arthur HARARI

 

Comme son titre l’indique, ce Diamant noir est un film noir, et c’est aussi un pur dimant. Un film noir plutôt qu’un polar dans le sens où nous sommes entraînés dans une sombre histoire de vengeance familiale sur fond de revanche sociale avant que la partie policière, enroulée autour d’un casse, ne vienne s’inviter. Il y a manifestement quelque chose de Quand la ville dort dans ce premier film intriguant qui nous entraîne de façon très documentée (et parfois documentaire) dans le milieu des diamantaires d’Anvers. Mais paradoxalement plus nous en apprenons sur le métier, plus le film prend une dimension quasi métaphysique. Car le diamant, ce n’est pas de l’argent, même si sa valeur est immense. Le film développe comme un mysticisme de la pierre précieuse, qui nous gagne comme il l’a fait avec le héros du film, qui perd peu à peu ses certitudes vengeresses au contact d’un univers qu’il découvre. Et nous marchons d’autant mieux dans l’affaire que les comédiens qui prêtent leurs traits aux personnages sont relativement peu connus. Le film pratique le mélange des genres avec doigté, il bénéficie également d’une force vitale qui n’est pas courante, nombre de films se contentant de raconter une histoire. Ici, il est question d’incarnation, et donc de chair, celle-ci étant souvent douloureuse. Si la majorité des premiers films (Diamant noir en est un) peinent à déboucher sur un second opus, gageons que ce ne sera pas le cas pour Arthur Hariri, à qui nous souhaitons toute la réussite du monde.

Yves Alion

Film français d’Arthur HARARI (2015), avec Niels SCHNEIDER, August DIEHL, Hans Peter CLOOS. 1h 55.

 


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