14 mars 2016

Au nom de ma fille de Vincent GARENQ

Avec Au nom de ma fille, le réalisateur Vincent Garenq clôt une trilogie consacrée aux rapports difficiles qu’entretient l’individu avec la justice. Alors que Présumé coupable (2011) revenait sur le naufrage judiciaire d’Outreau et que L’Enquête (2014) évoquait l’affaire Clearstream, Au nom de ma fille s’attache au combat qu’a mené André Bamberski pendant plus d’un quart de siècle afin de faire condamner et incarcérer celui que tout désignait comme l’assassin de sa fille Kalinka, le médecin allemand Dieter Krombach, pour qui son ex-épouse l’avait quitté. C’est Daniel Auteuil qui s’empare de ce rôle et y trouve l’occasion de sa prestation la plus incarnée depuis des lustres, Garenq misant à son habitude sur deux vertus cardinales du cinéma classique : l’histoire et son interprétation. Pas question pour lui de dévier de sa route ni de s’offrir des coquetteries de mise en scène susceptibles de détourner l’attention du spectateur. Le réalisateur se met dans la tête de cet homme animé par une obsession et nous invite à l’accompagner dans sa folle croisade, sans nous empêcher toutefois de douter de sa santé mentale ou de la légitimité de sa quête animée par une intime conviction qui ressemble parfois aussi à un idéal chimérique. Au nom de ma fille est une mécanique de précision qui perpétue une tradition polémique incarnée naguère par André Cayatte et Yves Boisset, en dépeignant les errements d’un système judiciaire aussi faillible que peut l’être chacun d’entre nous à titre individuel.

Jean-Philippe GUERAND

Film français de Vincent GARENQ (2015), avec Daniel AUTEUIL, Sebastian KOCH, Marie-Josée CROZE. 1h 27.


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