18 avril 2017

Wedding Doll de Nitzan GILADY

Employée dans une usine qui fabrique du papier hygiénique, Hagit vit seule avec sa mère qui a sacrifié son bonheur personnel pour protéger cette fille atteinte d’une légère maladie mentale. Le jour où cette dernière décide de lui cacher son idylle naissante avec le fils de son patron, c’est le grand saut dans l’inconnu pour la jeune femme trop naïve. Wedding Doll est un film qui détonne dans le paysage d’un cinéma israélien volontiers tenté par les sujets engagés. Ce conte moral sur l’acceptation de la différence repose pour une bonne part sur les (jolies) épaules de son interprète principale, Moran ROSENBLATT, justement distinguée pour ce rôle par l’équivalent israélien du César en 2015. Lumineuse incarnation d’une innocence à la lisière de la folie douce, elle sait ne jamais forcer le ton pour habiter son personnage de son sourire resplendissant. La scène au cours de laquelle elle exhibe une robe de mariée constituée à grands renforts de rouleaux de papier toilette (d’ailleurs choisie pour illustrer l’affiche) est une magnifique idée de mise en scène qui subvertit une situation classique de la comédie sentimentale. La réussite de ce film modeste réside aussi et surtout dans son approche délicate du handicap et de la mise en danger permanente qu’il représente pour ceux qui en sont victimes. Transfuge du documentaire qui lui a appris à observer le réel autrement, Nitzan GILADY signe avec Wedding Doll une tranche de vie minimaliste qui donne envie de découvrir ses prochains films.

Critique de Jean-Philippe GUERAND

Hatuna MeNiyar. Film israélien de Nitzan GILADY (2015), avec Moran ROSENBLATT, Roy ASSAF, Assi LEVY. 1h 25.

 


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