21 mars 2017

Une vie ailleurs d’Olivier PEYON

 

Dix ans après son premier long métrage de fiction, Les Petites Vacances, où Bernadette Lafont trouvait l’un de ses meilleurs rôles de sa fin de carrière, et après une parenthèse documentaire inattendue (sur un sujet à priori pas sexy, mais le film pétillait), Comment j’ai détesté les maths, Olivier Peyon revient à ses premières amours en nous offrant un nouveau et superbe portrait de femme sans doute frustrée et un peu borderline, mais libre et gorgée de sentiments généreux. C’est Isabelle Carré qui s’y colle, dans la peau d’une femme française en expédition en Uruguay, alors qu’elle tente de renouer avec un enfant qu’elle n’a pas vu depuis des lustres et qu’elle entend bien ramener en France. Le hic est que le gamin a une autre mère, des plus dévouées et aimantes, une Uruguayenne qui n’a aucune envie de le laisser aller. La tension est vive on s’en doute, mais le film n’épouse pas cette tension en permanence. Il sait au contraire nous faire attendre, jouant avec notre impatience (ce que fait le personnage de la mère), ce qui nous permet au passage de nous familiariser avec un pays latino-américain dont nous ne savons au fond que peu de choses. Une vie ailleurs va de ce point de vue à contre-courant de tant de films qui croient à tort que la vitesse est nécessairement synonyme de vigueur. Mais nous sommes ici au pays des sentiments ténus, des frémissements de l’être, des regards qui chavirent. Une ode à la maternité, à la liberté, aux acteurs, au cinéma…

Critique d’Yves ALION

Film français d’Olivier PEYON, avec Isabelle CARRE, Ramzy BEDIA, Maria DUPLAA. 1h 36.

 

 


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