17 octobre 2017

Tous les rêves du monde de Laurence FERREIRA BARBOSA

Cinéaste rare (elle n’a tourné qu’une demi-douzaine de longs métrages en un quart de siècle), Laurence FERREIRA BARBOSA interroge dans son nouveau film la quête d’identité de ces adolescents issus de la communauté portugaise dont les parents ou les grands-parents choisirent naguère la France contre la dictature de Salazar. Au-delà des apparences et d’un attachement viscéral à la terre de ses ancêtres assimilée à un lieu de villégiature comme les autres, elle sonde l’abîme qui sépare les exilés des autochtones. Une réflexion subtile et intime qui mesure la part de l’inné et de l’acquis dans l’esprit d’une jeune fille bien dans sa peau pour qui le Portugal apparaît comme une carte postale. Ce qu’appréhende Tous les rêves du monde ressemble à un état d’esprit diffus où les questions existentielles liées à l’irruption dans l’âge adulte télescopent une problématique identitaire. Comme si le passé aidait à affronter l’avenir. Il n’y a rien de pittoresque ou d’anecdotique dans cette chronique. En choisissant comme interprète Paméla RAMOS, la réalisatrice a opté pour une personnalité singulière qui sert son propos par son mélange étonnant de détermination et de discrétion. À travers elle, affleure l’une des caractéristiques essentielles de la diaspora portugaise : sa capacité à se fondre dans son pays d’accueil en se cramponnant à sa famille. À une époque où le cinéma cherche à montrer davantage qu’à dire, Laurence Ferreira Barbosa fait confiance au langage et s’en voit payée de retour.

Critique de Jean-Philippe GUERAND

Film franco-portugais de Laurence FERREIRA BARBOSA (2017), avec Paméla RAMOS, Lola VIEIRA, Alexandre PRINCE. 1h 48.

 


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