17 juin 2019

Tolkien de Dome KARUKOSI

Le biopic étant désormais devenu un genre à part entière, tout le monde y passe ou presque (bis repetita). Au tour du créateur du Seigneur des anneaux de s’y coller. Né en 1892 au cœur de l’empire britannique, John Ronald Reuel TOLKIEN est anglais jusqu’au bout des ongles, poussant même le vice jusqu’à avoir une enfance digne d’un mélo de Dickens. Mais le film ne s’y attarde pas, préférant montrer notre homme au cours de ses années de formation. D’abord à Oxford, où en dépit de ses origines modestes il a le loisir de rejoindre l’élite et d’exceller en littérature. C’est là qu’il se forge d’irréductibles amitiés dont le souvenir le marquera à jamais. Parallèlement à ces scènes d’apprentissage (y compris, cela va de soi, pour ce qui est du plan amoureux), le film propose en alternance des scènes de guerre, car TOLKIEN (et ses amis) se sont illustrés sur le front de la Somme pendant la Première guerre mondiale. Les scènes de guerre sont d’ailleurs tout aussi réussies que celles qui précèdent, ne laissant aucune ambiguïté sur le caractère cauchemardesque des combats. Mais c’était nécessaire : les auteurs du film tenaient à bien montrer que le chaos des tranchées avait irrigué l’imagination du romancier, lui permettant de faire naître les Hobbits, les elfes et les chevaliers qui allaient bientôt conquérir le monde. Le film prend parfois quelques libertés visuelles qui sont censées coller à l’imaginaire de l’auteur, mais ce n’est pas pour tout dire parfaitement convaincant. C’est sans doute en cela que le film est boiteux, qui veut brosser le portrait d’un roi du conte onirique par le biais d’une narration on ne peut plus classique, voire académique. Le film se laisse voir avec plaisir (les liens d’amitié entre les étudiants, la rigidité des rapports de classe sont traités avec beaucoup de doigté) mais il n’est pas interdit non plus de songer à ce qu’un Ken RUSSELL (grand amateur de biopics devant l’éternel) en aurait fait…

Critique de Yves ALION

Film américain de Dome KARUKOSKI  (2019), avec  Nicholas HOULT, Lily COLLINS, Colm MEANEY. 1h52.

 


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