Il convient de saluer la sortie en salles de cette perle de série B horrifique, à l’heure où tant de films de genre restent dans les boites ou bien sont tristement sortis à la sauvette en vidéo ou sur les plateformes. Primé à de nombreuses reprises, ce film à budget plus que modeste est en effet un modèle du genre. Le dispositif est on ne peut plus simple et radical. Une morgue dans une petite ville, un médecin légiste et son assistant, qui est aussi son fils, et le cadavre d’une splendide jeune femme non identifiée, retrouvé quasiment intact sur une scène de crime. Au fur et à mesure que se déroule l’autopsie, des phénomènes de plus en plus étranges et terrifiants se produisent. C’est pratiquement tout, et cela suffit pour faire un film d’à peine 90 minutes dont il est pratiquement impossible de se détacher. Pas une once de gras, pas de séquence inutile, mais une utilisation remarquable du décor, une montée dans la tension parfaitement gérée et une froideur clinique dans la description de phases de l’autopsie qui renforce les horreurs à venir. De plus, l’interprétation (souvent le point faible dans les films d’horreur à petit budget) est à la hauteur, avec en particulier le vétéran Brian COX dans le rôle du médecin légiste. Mais il faut souligner aussi la performance (car c’en est une) d’Olwen KELLY dans le rôle de « Jane DOE », c’est à dire du cadavre…
Critique de Laurent AKNIN
The Autopsy of Jane Doe. Film britannique d’André OVREDAL (2016), avec Brian COX, Emile HIRSCH, Olwen KELLy. 1h 27.