28 mai 2019

Tends-moi la main de Franck LLOPIS

Des images de Paris, pauvres à bien des égards. Le propos du film : un homme qui cherche à revoir son fils après sa sortie de prison. Prêtant ses traits au personnage principal, Franck LLOPIS s’apparente à un faux Vincent MACAIGNE (remarquable par l’énergie dépensée à retrouver son fils dans La Bataille de Solférino de Justine TRIET). A force de misérabilisme et de musique en mineur, on partage un peu la douleur du père de famille qui ne connaît plus son fils, bien qu’elle soit estompée par une mise en scène bancale, et un cadrage faible en inventivité. Le jeu des acteurs est récité, conventionnel, et le scénario bien trop commun. Commun mais non réaliste : l’intention de faire passer pour vrai ce qui est montré échoue tant l’artifice est visible. Quand la passé du père nous est révélé, une autre couleur s’affiche, délivrant une note plus sombre, plus proche du film noir. On se laisse pourtant prendre à la douceur d’un déjeuner entre amis, où père et fils retrouvent enfin une certaine complicité. Bien éphémère et très insuffisant néanmoins. Les scènes d’action sont statiques : ni le bulldozer ni les courses-poursuites ne dynamitent le rythme. Un pistolet pointé sur un homme et un meurtre par cassage de nuque est censé faire peur, mais la scène est risible. Le récit n’évolue pas, ressassant une fois de plus le thème du père indigne de s’occuper de son fils. Dans son film, Frank LLOPIS nous dit tout, montre peu, et attend tout du spectateur, qui pourtant pense àç autre chose depuis longtemps.

Critique de Aymeric de TARLE

Film français de Franck LLOPIS (2919), avec Franck LLOPIS, Pierre RAFFY, Pascal SAUVALLE. 1h27.

 


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