La grande force de Marvel tient au fait qu’il s’agit d’un vrai studio de cinéma. Phrase simple, mais pas tant que cela : Marvel est un vrai studio, car il ne produit en aucun cas des films de super héros. Il propose des films de genre multiples, variés, qui permettent à la lassitude de ne (pas encore) s’installer. Comédies romantiques matinées d’action (Iron Man 1 et 2), films d’espionnage paranoïaques (Captain America 2), films de braquage (Ant Man), space opéras (Guardians of the Galaxy) et ainsi de suite… Avec les Spider Man, Marvel retrouve cette formule, un peu éprouvée ces derniers temps, en délaissant la lourdeur mythologique assez envahissante des Avengers, pour livrer un teen movie, en forme de récit super héroïque.
Le film profite donc de Parker, super héros le plus populaire mais également le plus jeune du MCU, pour diversifier le propos et faire des hormones de l’adolescent un sujet aussi central que la sauvegarde du monde. Le twist central de l’histoire fonctionne justement parce qu’il met subitement à bas les enjeux cosmiques de l’univers Avengers, pour ramener le récit à la dimension volontairement plus étroite de Spider Man. Si une certaine normalisation visuelle se glisse doucement dans leurs films, Marvel continue donc d’avoir le bon goût de comprendre que le film de super héros n’existe en fait pas, et que le respect des genres classiques de la machine hollywoodienne demeure sans doute leur secret contre la compétition, qui pense qu’une cape est un sujet de long métrage.
Critique de Pierre-Simon GUTMAN
Film américain de John WATTS, avec Tom HOLLAND, Jake GYLENHALL, Samuel L. JACKSON. 2h10.