13 novembre 2018

SAMI, UNE JEUNESSE EN LAPONIE d’Amanda KERNELL

Chaque pays possède ses minorités et ses exclus. À l’âge d’être grand-mère, Elle MARJA-CHRISTINA manifeste une douleur muette mêlée de colère que son entourage a du mal à expliquer. Un événement en apparence anodin vient en effet raviver une vieille blessure qui n’a pas totalement cicatrisée, celle de son peuple, les Sâmi de Laponie, mis à l’écart de la société suédoise qui les a littéralement colonisés et avec laquelle elle a eu l’audace de couper tous les ponts. Dans les années 30, encore adolescente, elle a quitté sa famille pour tenter de s’intégrer dans la société des villes, malgré les railleries et les vexations endurées dans son pensionnat de jeunes filles, puis lors de ses premiers contacts avec des citadins suédois indifférents à la richesse de leur terroir. À travers cette histoire édifiante, la réalisatrice Amanda KERNELL soulève le problème identitaire d’une communauté tiraillée entre son rejet viscéral de la Laponie et sa difficulté à s’intégrer dans un pays qui nie ses coutumes et ses traditions, à l’instar de son chant folklorique, le joik. La jeune fille déterminée qu’elle choisit pour personnage principal est une authentique héroïne qu’incarne l’éblouissante Lene Cecilia SPARROKA qui son rôle a valu quatre prix dans les festivals internationaux. Sami, une jeunesse en Laponie est un film d’apprentissage magnifique qui développe des thèmes universels et révèle une réalisatrice de talent en la personne d’Amanda KERNELL. Un nom à retenir et une cinéaste à suivre.

Critique de Jean-Philippe GUERAND

Sameblod Film suédo-dano-norvégien d’Amanda KERNELL (2016), avec Lene Cecilia SPARROK, Hanna ALSTROM, Mia Erika SPARROK. 1h53.

 


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