20 août 2019

Roubaix, une lumière d’Arnaud DESPLECHIN

Derrière l’étonnant titre du nouveau film d’Arnaud DESPLECHIN se cache l’adaptation, sous forme de fiction, du documentaire Roubaix, commissariat central, affaires courantes de Mosco BOUCAULT (2007). On a au départ l’impression d’une série policière ultra-classique, avec enquêtes menées en parallèle et plongée dans la vie tumultueuse d’un commissariat.

Tous les ingrédients habituels chez le cinéaste sont pourtant bien là, à commencer par l’étude presque clinique de l’âme humaine. Dans la seconde partie du récit, l’intrigue se resserre en effet autour d’une affaire de meurtre, et des interrogatoires de deux suspectes. L’occasion pour le cinéaste d’observer une intransigeante et presque anxiogène quête de vérité qui passe par des échanges verbaux filmés avec l’intensité d’un combat de boxe, à grand renfort de plans serrés sur les visages traversés par des sentiments contradictoires. Le film devient alors un huis clos étouffant à la densité palpable.

Fasciné par cette manière d’obtenir une confession comme par le processus menant un individu lambda au crime, Arnaud DESPLECHIN cherche à décrypter presque cliniquement le mécanisme du passage à l’acte, mis en parallèle avec celui des aveux. Pour cela, il nous assène malheureusement une démonstration parfois maladroite qui cherche trop ostensiblement l’émotion au détriment de la justesse. On est ainsi parfois gêné par les clichés sociaux qu’aligne le film quand il s’agit de caractériser ses deux personnages féminins principaux, de même que par l’aspect assez mécanique de son écriture, qui lui fait beaucoup perdre en finesse et en puissance.

Critique de Marie-Pauline MOLLARET

Film français d’Arnaud DESPLECHIN (2019), avec Roschdy ZEM, Léa SEYDOUX, Sara FORESTIER, Antoine REINARTZ. 1h59


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