Louis-Ferdinand CELINE, Michel HOUELLEBECQ, Willem FREDERIK HERMANS, le documentariste néerlandais Erik LIESHOUT met en scène la littérature depuis longtemps. La littérature de l’intransigeance, le refus des concessions, la douleur en face. Il donne à son nouveau film le titre d’un des premiers textes de HOUELLEBECQ (1991), un court essai sur « la survie, la folie et l’art ». Il invente pour cela un dispositif où il mêle fiction et document, avec la complicité de cinq personnages qui défilent et se rejoignent dans leur goût de l’absolu et leur intranquillité. Iggy POP, dans son propre rôle, est le récitant. HOUELLEBECQ, qui au fond lui ressemble beaucoup, joue le rôle d’un plasticien mystérieux, rappelant le Frenhofer de BALZAC. Le peintre Robert COMBAS, la poétesse Anne Claire BOURDIN, l’un célèbre, l’autre inconnue, montrent leurs chemins respectifs, entre passion et gouffres psychiques. L’inconnu Jérôme TESSIER raconte avec passion et pudeur son compagnonnage avec la folie. Toutes ces routes se rejoignent, en passant par l’hôpital, les médicaments, la recherche de l’absolu, dans une réflexion très forte sur l’art, la souffrance psychique, les dérèglements et la survie comme victoire authentique, personnelle. Un film court, souvent drôle et toujours intense, important.
Critique de René MARX
Film néerlandais d’Erik LIESHOUT, Reinier VAN BRUMMELEN et Arno HAGERS (2016), avec Michel HOUELLEBECQ, Iggy POP, Robert COMBAS, Anne Claire BOURDIN et Jérôme TESSIER. 1h10.
Photos : Copyright Damned Distribution