Ce film estival de zombies est parfaitement représentatif d’une certaine forme de cinéma commercial coréen, souvent relégué chez nous en vidéo, et qui doit sa sortie à une sélection inattendue en séance de minuit au dernier Festival de Cannes. Le scénario, qui recycle les formules traditionnelles du film catastrophe, est on ne peut plus basique : lors d’une invasion de zombies, des passagers se retrouvent à devoir faire face à l’épidémie foudroyante dans le huis clos d’un train express. Malgré quelques allusions à une mystérieuse firme scientifique qui serait responsable du désastre, et un petit mélodrame familial, le scénario se contente de se concentrer sur l’action. La mise en scène est parfois brouillonne (la comparaison avec le génial Snowpiercer n’est pas à l’avantage de ce nouveau train apocalyptique) et les zombies ressemblent de plus en plus à des personnages de cartoon. Mais le rythme est bien soutenu, l’ensemble franchement divertissant dans sa méchanceté et, si on tolère les effets numériques, on peut relever quelques séquences franchement étonnantes, comme celle ou les zombies s’accrochent les uns aux autres à l’arrière du train en marche, à la manière d’un essaim, ou mieux encore le « Bambi – zombie » de la scène d’ouverture.
Laurent AKNIN
Busanhaeng / Train to Busan. Film coréen de Yeon SANG-HO (2016), avec Gong YOO, Jung YU-Mi, Ma DONG-Seok. 1h 58.