Louis Jouvet a fait des études de pharmacie avant de devenir un monstre sacré du théâtre. Thomas LILTI possède quant à lui un diplôme de médecine. Ce qui ne l’empêche pas de faire des films. Première année est son quatrième long métrage. C’est aussi le troisième concernant les professions médicales. Après l’effervescence de l’hôpital (Hippocrate) et la solitude de la médecine rurale (Médecin de campagne), voici le casse-tête des études. Comme le titre l’indique, c’est de la première année universitaire qu’il s’agit et de son impitoyable sélection. Un film qui témoigne peut-être d’une époque révolue, puisque le gouvernement envisage désormais de revoir le numérus clausus à la hausse. En attendant le film sonne juste, jusqu’à afficher des couleurs très documentaires, quant à la foire d’empoigne et au bachotage abêtissant qui président à la sélection de ceux qui parviennent à franchir le cap décisif de la première année. L’accent est mis sur deux personnages, deux potes (qui ne le restent pas tout au long du film) au parcours et aux objectifs différents. Pas de romance (le temps est trop précieux pour se laisser aller au moindre flirt), pas de fioritures scénaristiques, le film file droit vers son objectif. C’est pourquoi nous tiquons quand même un peu sur son épilogue (dont nous ne dirons rien) dont la théâtralité est un peu en contradiction avec ce que le film nous donne à voir jusqu’alors. Mais peut-être est-ce une façon de remiser l’acidité du film au vestiaire et nous laisser croire encore un peu à des valeurs humanistes…
Critique de Yves ALION
Film français de Thomas LILTI (2018), avec Vincent LACOSTE, William LEBGHIL, Michel LEROUSSEAU. 1h32