31 août 2015

Mediterranea de Jonas CARPIGNAGNO

En revenant à la Semaine de la critique en sélection long métrage, à peine une petite année après avoir gagné le premier prix dans la catégorie court métrage, Jonas Carpignagno réussit un doublé cannois inédit et impressionnant. Cet enchevêtrement des deux projets, tournés parfaitement l’un à la suite de l’autre, est visible : le personnage principal du court métrage El Ciambra, un jeune gitan, est un personnage secondaire de Meditarrenea. L’énergie fiévreuse qui caractérisait El Ciambra se retrouve dans ce passage au long, à travers le destin de deux immigrés de l’Afrique à l’Italie. La grande force du cinéma de Carpignagno est d’échapper à tout discours politique ou théorique. Il y a certes de l’engagement dans ce film, de l’humain et de la compassion. Mais il y a également (surtout ?) de la mise en scène. Un sens du cadre, de l’instant, une fulgurance qui place le cinéaste dans un héritage parfois, étrangement, plus proche d’un Michael Mann que d’un Rossellini. Cet art, qui sait conjuguer le réalisme politisé avec une vraie poésie de l’image et du moment, contient bien des promesses que l’on a hâte de pouvoir juger sur pièce.

Pierre-Simon Gutman

Film italien de Jonas Carpignagno (2015), avec Koudous Seihon, Alassane Sy, Pio Amato. 1h 47s.

https://www.youtube.com/watch?v=W-KT_gBT6gQ


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