Le pseudo de la scénariste ne fait pas vraiment illusion : SODERBERGH est bel et bien derrière le scénario de ce retour sur les grands écrans, puisque sa formidable série The Knick l’avait gardé fort occupé du fond de sa fausse retraite. Logan Lucky est néanmoins d’abord une expérimentation de producteur. Le cinéaste a en effet lui-même financé le film et le distribue, grâce à une production participative et un budget maîtrisé, afin de prouver à tous qu’il est possible de faire des films en dehors du système hollywoodien. Du coup, pour s’assurer du succès de sa démarche, SODERBERGH n’a pas joué la carte expérimentale (The Girflriend Experience) et livre un film ouvertement commercial au principe simple : une version working class de ses fameux Ocean’s Eleven (puis Twelve, etc.), un récit de braquage où les héros appartiennent à l’Amérique White Trash et évoluent au milieu des courses Nascar, et non plus les casinos. Un parti pris simple mais qui rend souvent plus touchant le parcours de ces faux bras cassés. Pour le reste, la recette des Ocean’s est respectée. On retrouve un plan parfait à plusieurs étages, des stars charismatiques qui s’en donnent à cœur joie, et ce ton léger et léché à la fois, marque des comédies de l’auteur. Avec un dur bémol : l’expérience, pourtant poussive, fut un échec au box-office américain.
Critique de Pierre-Simon GUTMAN
Film américain de Steven SODERBERGH (2017), avec Channing TATUM, Adam DRIVER, Daniel VRAIG, Kate HUDSON. 1h 59.