03 avril 2017

Les mauvaises herbes de Louis BELANGER

 

Un acteur criblé de dettes part se réfugier en pleine campagne afin d’échapper à ses créanciers et à leur “encaisseur”. Là, au contact d’un agriculteur misanthrope qui veille sur des plants clandestins de cannabis dont la moisson lui assurera la prospérité jusqu’à la fin de ses jours, il se met au service de son hôte, bientôt rejoint par une employée du gaz tout aussi paumée. Après une scène d’ouverture dont la virtuosité évoque un fameux plan séquence de Birdman, Louis Bélanger se concentre à la fois sur les relations psychologiques de ses protagonistes rassemblés au chevet d’un pactole susceptible de changer leur vie. Il mise pour cela sur des comédiens formidablement attachants et un humour assez mordant, le titre assumant sa polysémie plutôt savoureuse dont le film illustre toutes les facettes. Les Mauvaises Herbes tranche avec les spécimens du cinéma québécois qu’on a l’habitude de découvrir sur les écrans français, dans la mesure où il ne s’agit ni d’un film d’auteur pur et dur, ni d’une œuvre de genre à vocation purement commerciale. Le spectacle s’y pare d’une véritable réflexion et s’appuie sur des personnages en crise dont aucun n’apparaît vraiment satisfait de son sort. Il émane de cette jolie comédie de caractères un sens de la vie auquel on ne peut que souscrire avec enthousiasme, le tableau de mœurs se parant de quelques touches d’insolence bien venues et surtout d’un esprit frondeur de bon aloi qui valide le bon vieil adage « Pour vivre heureux, vivons caché ».

Critique de Jean-Philippe GUERAND

Film canadien de Louis BELANGER (2016), avec Alexis MARTIN, Gilles RENAUD, Emmanuelle LUSSIER. 1h 47.

 

 


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