07 mars 2017

Les Figures de l’ombre de Théodore MELFI

 

Nouvel avatar d’un genre qui n’en finit pas de se peupler ces dernières années, Les Figures de l’ombre reprend le fil de l’histoire américaine pour y injecter ceux que l’on a oublié. Il y eut les indiens durant la deuxième guerre mondiale, par exemple, mais La Couleur des sentiments est un modèle tout aussi pertinent, car il s’agit là aussi de redéfinir le racisme violent de l’Amérique des années soixante sous les couleurs d’une tolérance qui, malgré tout, finit par triompher. Et ce à travers le destin, inattaquable, d’authentiques femmes noires (deux en un, donc) qui furent des scientifiques brillantes dans un chapitre méconnu de l’histoire de la conquête spatiale. Méconnu mais pas oublié puisque les femmes en question ont effectivement connu une carrière de très haut vol, une fois passés les premiers obstacles. Dans sa naïveté et son efficacité, Les Figures de l’ombre condense une part importante de l’essence du cinéma hollywoodien : imprimer les faits et non la légende, pour citer John Ford, et transformer quelques destins épars en épopée fondatrice d’un autre récit national. Avec, dans un second rôle marquant, le grand Kevin Costner, qui fait ce qu’il fait de mieux, en incarnant le héros yankee stoïque, dur mais juste, patriote, et qui accomplit finalement ce qu’il faut pour être correct et efficace en un même mouvement. Un acteur qui incarne une convergence entre le mélo poli Les Figures de l’ombre et le western. Malgré leurs différences, tous incarnent la même cause, avec une efficience qui n’est plus à prouver.

Critique de Pierre-Simon GUTMAN

Hiden Figures. Film américain de Théodore MELFI (2017), avec Taraji P. HANSON, Octavia SPENCER, Kevin COSTNER. 2h 07.

 

 


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