Triste unanimité chez les aficionados de la série : le nouveau X-Men n’est que l’ombre des précédents. L’un des personnages, sortant d’une salle de cinéma, remarque dans le film que les numéros trois des grandes sagas sont souvent ratés. Étrange prescience de Bryan Singer. Le film se déroule pendant la jeunesse de la famille Mutant. Le monde est menacé par un très très très méchant ressuscité du fond d’une pyramide après cinq mille ans d’hibernation. Le bonhomme, interprété par un Oscar Isaac méconnaissable (mais est-ce très grave ?) ressemble à un mix du grand-oncle de Voldemor et du cousin nilote à grosse voix de Dark Vador. Les autres personnages sont traités de façon très inégale, souvent erratique. On apparaît, on disparaît, on arrive en retard, on n’y comprend plus grand chose. Le spectateur s’ennuie, se pince pour comprendre que Singer a encore osé faire apparaître ses mutants sur le site d’Auschwitz, se demande un peu à quoi servent ces 2h24. Peut-être à un ou deux beaux plans dans une improbable usine polonaise, une longue scène très drôle et imprévue de téléportation d’étudiants menacés dans un Poudlard pour super-héros, et vingt minutes de fin plutôt moins ennuyeuse que le reste (les combats mentaux et télépathiques sont assez beaux) , une fin où le talent passé de Bryan Singer remue encore un peu. La jeunesse des joyeux amis du professeur Xavier méritait plus de fantaisie, ou de sentiments, ou de terreur, ou de burlesque, ou de surréalisme. Plus d’émotions. Plus de cinéma.
René MARX
Film américain de Bryan SINGER (2016), avec James MCAVOY, Michael FASSBENDER, Jennifer LAWRENCE, Oscar ISAAC, Nicholas HOULT, Rose BYRNE, Sophie TURNER, Tye SHERIDAN, Evan PETERS. 2h 24