Au moment où l’on célèbre le cinquantenaire de Mai 68, le cinéma se penche évidemment sur les « événements » qui restent gravés dans toutes les mémoires. Mais le millésime ne saurait se résumer aux barricades de la rue Gay-Lussac… L’Affaire Thomas Crown n’a évidemment rien de révolutionnaire, si ce n’est qu’il met en scène un milliardaire qui s’ennuie et se met en tête de braquer sa propre banque. L’opération est couronnée de succès… mais la compagnie d’assurances lance à ses trousses un fin limier, une femme au charme dévastateur que campe Faye Dunaway, alors auréolée de sa prestation dans Bonnie and Clyde. Thomas CROWN ayant quant à lui les traits de Steve MCQUEEN, on se doute bien que le glamour du couple-vedette compte pour beaucoup dans le charme que le film dégage. D’autant que l’aspect purement policier du film cède assez vite la place à une histoire d’amour construite sur une stratégie de séductions croisées. Nous sommes bien en 1968. En témoigne un attrait pour quelques mignardises formelles (la split-screen, populaire en cette fin des années 60, cf Woodstock ou L’Etrangleur de Boston) et l’amour que McQueen portait aux ports mécaniques. C’est lui qui conduit le buggy sur la plage déserte. La scène n’est pas restée aussi mythique que la pousuite automobile dans les rues de San Francisco de Bullitt, mais elle vaut manifestement le détour. Un remake du film sera fait trente ans plus tard par John MCTIERNAN (avec Pierce BROSNAN et René RUSSO): disons que ce n’est pas la plus belle réussite de l’auteur du Piège de cristal…
Critique de Yves ALION
The Thomas Crown Affair. Film américain de Norman JEWISON (1968), avec Steve MCQUEEN, Faye DUNAWAY, Paul BURKE. 1h 42. Sortie en salle le 16 mai 2018.
Photos : Mission
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