17 janvier 2017

La Communauté de Thomas VINTERBERG

 

Thomas Vinterberg sait de quoi il parle : ses parents vivaient dans une communauté quand il était enfant. Autrement dit loin du cadre familial traditionnel, au sein d’un groupe hétérogène mais riche de potentialités. Son film n’est pas directement autobiographique, mais il reflète bien évidemment les particularités d’un éveil au monde en marge des us et coutumes habituels. On aurait d’ailleurs pu imaginer que le film déborde d’empathie et se fasse l’avocat éventuellement provocateur d’une marginalité revendiquée. Il n’en est rien, le regard du cinéaste n’est certes pas hostile, mais il reste le plus souvent clinique pour décrire ceux qui, au cœur des années 70, ont fait le choix d’un mode de vie alternatif. Il en montre d’ailleurs les limites quand la liberté sexuelle qu’il n’aurait pas été de bon ton de dénigrer débouche sur une crise au sein du couple fondateur de la communauté, remettant en cause tout l’équilibre de la maisonnée. Humain, trop humain… Formellement on aurait pu imaginer que Vinterberg revienne à cet esprit du dogme (celui d’un cinéma direct, sans afféteries) qui avait prévalu dans ce qui reste son film emblématique, Festen. Il n’en est rien. En fait le cinéaste a visiblement pour principe de n’en avoir aucun et de rester libre. Sa filmo y perd sans doute en reconnaissance, elle n’en est pas moins d’une grande richesse. Après La Chasse et Loin de la foule déchainée (ses deux films précédents), notre homme prouve en tous cas que son éclectisme n’est absolument pas exclusif d’un réel talent.

Critique d’Yves ALION

Kollektivet. Film danois de Thomas VINTERBERG (2016), avec Trine DYRHOLM, Ulrich THOMSEN, Helene REINGAARD. 1h 51.

https://www.youtube.com/watch?v=kVYml6G7S_U


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