11 juin 2019

Greta de Neil JORDAN

De HANEKE à JACQUOT, en passant par VEERHOVEN ou CHABROL, nombreux sont ceux qui ont su mettre en lumière les névroses et l’ambiguïté d’Isabelle HUPPERT. Au point que nous ne sommes guère surpris de la voir endosser cette fois-ci les habits de psychopathe meurtrière. Qui exerce ici ses talents aux dépends d’une frêle jeune femme au cœur de New York. Le problème est que Neil JORDAN n’est pas HITCHCOCK et que son héroïne peine à jouer les grandes sœurs de Norman Bates. Et qu’il n’est pas non plus POLANSKI, qui n’a pas d’égal pour nous faire ressentir la parano de ses personnages. Il y a sans doute quelques moments jubilatoires dans Greta, mais ils ne sauraient faire oublier les incohérences du scénario, la faiblesse de la trame et la sensation de déjà-vu qui baigne l’ensemble. La scène qui voit débouler le détective privé est à cet égard exemplaire, puisque tout est désamorcé avant de tomber dans l’improbable alors même que le suspense aurait mérité d’être porté à incandescence. Cinéaste (irlandais) qui ne manque pas de talent, Neil JORDAN nous laisse quelques très bons souvenirs. La Compagnie des loups ou The Crying Game ont en leur temps montré la subtilité d’un cinéma dérangeant et inspiré. Mais c’était au siècle dernier…

Critique de Yves ALION

Film américain de Neil JORDAN (2018), avec Isabelle HUPPERT, Chloe Grace MORETZ, Maika MONROE. 1h38.

 


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