30 mai 2017

Departure d’Andrew STEGGALL

Une mère et son fils britanniques en villégiature dans le Sud de la France se trouvent confrontés à leur solitude et voient affleurer des désirs et des passions inattendus au contact d’un garçon énigmatique. La qualité principale de cette chronique est d’exprimer des pulsions ténues mais complexes à travers des regards et des gestes davantage que par les mots. Un postulat d’autant plus justifié que l’obstacle de la langue constitue l’un de ses principaux moteurs dramatiques et qu’il contribue à la confusion des sentiments. Par son cadre comme par son sujet, Departure n’est pas sans évoquer l’influence de Louis MALLE et sa façon inimitable de filmer le refoulement à une époque où la censure ne badinait pas sur ce sujet. Andrew STEGGALL dirige ses interprètes avec un tact de tous les plans et tire peu à peu cette subtile chronique d’apprentissage vers un fantastique nourri de quotidien, conséquence de la confrontation de ces citadins à une nature insaisissable. Tout l’intérêt de ce premier film prometteur réside dans sa capacité à suggérer ce qu’il se garde de montrer. Comme si les rituels sociaux interdisaient aux protagonistes d’exprimer ce qu’ils ressentent vraiment, de peur de se laisser submerger par des réactions inattendues. Ce n’est rien moins que l’homosexualité et l’inceste qui affleurent en filigrane de ce film délicat et sensible consacré à la violence des premiers émois et à la puissance des tourments amoureux par un metteur en scène en pleine possession de son art.

Critique de Jean-Philippe GUERAND

Film anglo-français d’Andrew STEGGALL (2015), avec Juliet STEVENSON, Alex LAWTHER, Phénix BROSSARD. 1 h49.

 


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