24 janvier 2017

Compte tes blessures de Morgan SIMON

 

Sur les quelque 220 longs métrages qui se font en France chaque année, environ un tiers sont des premiers films. Le problème est que l’étape du second film est souvent ardue. Parions pourtant que Morgan Simon fera partie de ceux qui passent le cap, tant ce Compte tes blessures est riche en potentialités. Le schéma est assez simple, celui d’un conflit œdipien entre un fils qui n’a pas encore quitté le domicile familial et son père, veuf, alors que toute une série de désirs croisés se fait jour quand entre dans le jeu une jeune femme. Les personnages sont mieux qu’attachants, à commencer par celui du fils, interprété par Kevin Azaïs, qui nous avait épatés dans Les Combattants. Ce grand ado qui n’a pas encore trouvé sa voie (sa voix ?) est chanteur dans un groupe hardcore. Et il affiche les attributs qui accompagnent souvent cette musique : il est tatoué de la tête aux pieds. Comme une fuite en avant, une recherche frénétique d’identité. Ce qui fait que le film explore également le terrain social : nous sommes chez des gens de peu. Et les difficultés économiques amplifient les désordres intimes. Par moments il n’est pas interdit d’évoquer les mannes de Pialat tant les personnages sont à l’os, tant les moindres failles sont exacerbées. Ce qui ne veut pas dire que le film partage les arêtes vives de Loulou (quand même), mais Morgan Simon est décidemment un cinéaste à suivre…

Critique d’Yves ALION

Film français de Morgan SIMON (2016), avec Kévin AZAÏS, Monia CHOKRI, Nathan WILLCOCKS. 1h 20.

 

 


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