Derek Cianfrance a attiré l’attention il y a trois ans avec A place beyond the pines, attachant mélange de thriller et de mélo avec Ryan Gossling dans l’un de ses meilleurs rôles. Une vie entre deux océans confirme son attachement aux personnages en situation de rupture et aux grands sentiments. Les héros de cette œuvre romanesque autant que romantique sont un homme et une femme isolés sur une terre battue par les vents (il est gardien de phare) dont le rêve est d’avoir un enfant. Mais le destin leur joue des tours avant de leur offrir l’occasion de tricher pour arriver à leurs fins. Entre la suspicion que leur stratagème (dont nous ne dirons rien) ne manque pas de susciter et leurs propres déchirements intimes, les époux se mettent dans une situation impossible… Très morale sans être ouvertement moraliste, le film joue sur les sentiments nobles qui avaient cours il y a cent ans et qui peuvent sembler un rien surannés. Les auteurs ne jouent pas trop ouvertement la corde sensible, laissant les personnages à leur part d’ombre. C’est tout à leur honneur. Mais le film ne se départ pas d’une certaine froideur qui au final s’accorde à merveille avec les terres peu hospitalières dans lequel il s’épanche. Nostalgiques des sœurs Brontë ou d’Hector Malot, ne pas s’abstenir.
Yves ALION
Le Light between oceans. Film anglo-américain de Derek CIANFRANCE (2016), avec Michael FASSBENDER, Alicia VIKANDER, Rachel WEISZ. 2h 13.