20 février 2018

Cas de conscience de Vahid JALILVAND

Né en 1976, JALILVAND avait reçu le Prix de la Critique Internationale pour son premier long métrage à la Mostra de Venise il y a trois ans. Il est à nouveau couronné en 2017 au Lido avec ce thriller éthique, genre que son  compatriote Asghar FARHADI pratique de façon éblouissante. Rappelons-nous d’Une séparation en 2011 ou Le Client en 2016. Le suspense, ce qui cloue le spectateur sur son fauteuil, est fondé tout entier sur une incertitude d’ordre moral. Une fois la faute commise, dès le début du film, le coupable se mettra-t-il en danger pour la réparer, en aura-t-il le courage ? Le doute est renforcé par trois éléments : d’abord, celui qui commet la faute est un privilégié et sa victime est un malheureux. Ensuite, le « coupable » n’est pas tout à fait sûr d’être fautif. Sa confusion réelle pourrait justifier sa lâcheté. En troisième lieu, si sa faute est avérée, il est fondé à la rejeter sur l’injustice sociale, la corruption et la malhonnêteté d’autres personnages qui apparaissent au fur et à mesure du récit. C’est la construction parfaite de ce dilemme de 1h 44 qui retient l’attention, même si le cinéma iranien nous a déjà habitué à cette figure. Du côté des victimes comme des responsables, nul n’est tout à fait mauvais, aucun n’est vraiment vertueux, au moins jusqu’aux dernières minutes. Dans un pays où les femmes sont reléguées, leur rôle est ici à la même hauteur que celui des mâles supposés dominants. Rôles tenus par des comédiens et comédiennes intenses et profonds.

Critique de René MARX

Bedoune Tarikh, Bedoune Emza. Film iranien de Vahid JALILVAND (2017), avec Navid MOHAMMADZADEH, Amir AGHAEE, Hediyeh TEHRANI, Zakiyeh BEHBAHANI. 1h44.

Photos :
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