01 mai 2019

ALICE T. de Radu MUNTEAN

Le cinéma roumain a braqué sur lui tous les spots des projecteurs lorsque Cristian MUNGIU a remporté la Palme d’or cannoise avec son 4 mois, 3 semaines, 2 jours. Une histoire de grossesse que l’on voudrait faire passer, au temps (sinistre) du communisme de Caucescu.

Alice T. raconte également l’histoire d’une fille enceinte. Mais les temps ont changé et la menace d’une répression policière n’est plus à l’ordre du jour. Pour autant le film est loin d’être une promenade de santé pour son héroïne, qui n’est pas encore sortie de l’adolescence et que sa grossesse prend pour le moins au dépourvu. La situation est d’autant plus cocasse (et inconfortable) que sa mère adoptive n’a jamais pu enfanter, alors qu’elle ne rêvait que de cela. Ce qui inclut de belles arabesques relationnelles entre les deux personnages tout au long du film. Alice T. ne cherche pas pour autant à nous tirer des larmes : il joue la carte d’un humanisme intelligent, nous rendant aussi proches des êtres qui s’y égayent que possible. MUNTEAN dit avoir vu des centaines d’ados avant de rencontrer Andra GUTJ. A qui il a ensuite demandé de choisir avec lui les comédiens qui lui donneraient la réplique. C’est sans doute ce qui explique en partie la profonde cohérence de l’ensemble. Le réalisateur apparaît lui-même dans la peau d’un personnage secondaire, celui d’un père. Il reconnaît que c’est pour rendre hommage au PIALAT de A nos amours. Une parenté qui n’est pas forcée, ce qui n’est évidemment pas pour nous déplaire…

Critique de Yves ALION

Film roumain de Radu MUNTEAN (2017), avec Andra GUTJ, Mihaela SIRBU, Cristine HAMBASEANU. 1h45 .

 


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