29 août 2017

7 jours pas plus d’Héctor CABELLO-REYES

C’est l’éternelle histoire du vieux garçon grincheux et misanthrope confronté à un intrus envahissant au contact duquel il révèle sa nature cachée. Scénariste associé à des comédies à succès telles que 9 mois ferme et Retour chez ma mère, mais aussi auteur de boulevard consacré, Héctor CABELLO-REYES transpose le sujet d’un film du réalisateur argentin Sebastián BORENSZTEIN, El Chino, dans l’Europe d’aujourd’hui et associe d’autant plus facilement à Benoît POELVOORDE le comédien indien Pitobash que ce dernier n’a quasiment pas à s’exprimer autrement que pas des gestes et des mimiques. L’alchimie entre ces deux natures fonctionne à merveille et suffit à alimenter deux registres complémentaires en suscitant alternativement le rire et l’émotion. Pas question cependant de surfer sur la problématique actuelle des migrants en parant son film d’une portée morale ou politique en guise d’alibi. Cette histoire d’amitié et même d’affection exploite une facette de POELVOORDE déjà perceptible dans Les Emotifs anonymes de Jean-Pierre AMERIS, ni bouffonne ni tragique. Du fond de sa quincaillerie insensible au passage des ans, il semble avoir été contaminé par la vétusté des lieux et demeure constamment sur la défensive. C’est au contact de cet étranger avec lequel il ne peut pas converser qu’il se raccroche au monde et s’ouvre à des sentiments qu’il se défendait de pouvoir éprouver. Une belle fable humaniste, en somme, et des sourires qui valent mieux que bien des rires pour un tandem poétique.

Critique de Jean-Philippe GUERAND

Film franco-belge d’Héctor CABELLO-REYES (2017), avec Benoît POELVOORDE, Alexandra LAMY, Pitobash. 1h 31.

 


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