Depuis son premier film, Scènes de crime, Frédéric Schoendoerffer n’a jamais quitté son terrain de prédilection, le polar. Son cinéma n’en a pas moins évolué, privilégiant de façon de plus en plus consciente les scènes d’action. Scènes qu’il maîtrise parfaitement, quitte à céder parfois à la surenchère (cf la série Braquo, dont il est l’un des cosignataires). Le Convoi, qui raconte l’équipée d’une équipe de trafiquants de drogue pratiquant le « gofast » entre l’Espagne et la France n’est sans doute pas son film le plus probant. Le scénario possède trop de failles pour nous contenter. Mais le film possède un rythme, dessine les contours d’un univers, fait vivre des personnages. Certes nous ne sommes pas sur les hauteurs de Quand la ville dort. Mais il n’est pas interdit de penser aux braqueurs de Huston en voyant les trafiquants de ce Convoi faire face à un destin d’autant plus funeste que les dés sont évidemment pipés au départ. Entre deux poursuites et une fusillade d’anthologie sur une aire de repos ( !) d’autoroute, Schoendoerffer prend le temps de susciter un peu d’émotion. Même si l’attachement que nous avons pour les héros du film demeure dans un périmètre des plus raisonnables.
Yves Alion
Film français de Frédéric Schoendoerffer (2015), avec Benoït Magimel, Reem Kherici, Tewfik Jallab. 1h 42.
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