13 décembre 2016

Ballerina d’Eric WARIN et Eric SUMMER

S’il est un genre cinématographique qui cannibalise désormais les écrans, c’est l’animation. L’offre est devenue désormais quasiment hebdomadaire, les prouesses technologiques prenant souvent l’ascendant sur l’imagination et l’inventivité artistique. Les temps sont durs pour les poètes. Ils devraient l’être également pour ces marchands du temple qui surfent sur la vague et livrent des produits techniquement irréprochables mais dépourvus de fantaisie et d’imagination. Tel est le cas de Ballerina. Dans le Paris de 1879, une orpheline échappée d’un pensionnat breton avec un ami qui se rêve en inventeur entreprend de partir à la conquête de la ville lumière afin de réaliser son rêve : devenir petit rat de l’opéra… En route pour la gloire, elle affronte quelques épreuves, sans vraiment avoir à beaucoup se battre pour réussir, sinon en se pliant à la discipline qu’implique son sacerdoce. La faute en incombe à un scénario paresseux et trop lisse qui ne réussit pas toujours à exploiter son décor en construction et à une héroïne aseptisée au point d’évoquer ces danseuses qui auréolent parfois les boîtes à musique en tournant indéfiniment sur elles-mêmes. Ballerina souffre de la comparaison avec Un monstre à Paris, de Bibo Bergeron qui tirait un parti ô combien plus inventif du décor de la capitale, rehaussé il est vrai par la fameuse crue de 1910. Tout ici est tiré à quatre épingles pour plaire au plus grand nombre, quitte à évacuer la moindre audace au profit d’un conformisme soporifique.

Critique de Jean-Philippe GUERAND

Film franco-canadien d’Eric WARIN et Eric SUMMER (2016), avec les voix de Camille COTTIN, Malik BENTALHA. 1h 29.


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