Certains ne voient en lui qu’OSS 117, d’autres ne jurent que par Brice de Nice, ce surfeur jaune qui a incité toute une génération à se lancer du « Cassé » dans les cours de récréation. Il aura fallu onze années pour que Jean Dujardin retrouve l’un de ses personnages fétiches dans ce deuxième opus baptisé… Brice 3. Entre-temps, le héros d’Un gars, une fille est devenue une star, a obtenu un Oscar pour The Artist et une véritable reconnaissance en tournant sous la direction de Bertrand Blier et de Nicole Garcia. Il est donc d’autant plus jubilatoire de le voir renouer avec son passé et assumer le rire goguenard et l’humour régressif de cet éternel gamin rattrapé par son âge mais éternellement joyeux. À ses côtés, fidèles au poste, Clovis Cornillac et Bruno Salomone ne boudent pas davantage leur plaisir. Reste à savoir comment vont réagir leurs fans, ces gamins d’hier devenus adolescents sinon adultes, et surtout s’ils ont conservé eux aussi l’esprit frondeur qui préside à cette comédie bourrée de clins d’œil, véritable exception culturelle au sein d’un genre auquel il est reproché régulièrement de ne pas toujours être à la hauteur de ses ambitions et de tourner en vase clos. Pour apprécier Brice 3 à sa juste valeur, il convient avant tout d’avoir conservé une âme d’enfant et d’admettre qu’un roi de la glisse et de la mise en boîte peut devenir un authentique super-héros capable de terrasser la morosité ambiante, même si, en l’occurrence, cette fois, son pire ennemi n’est autre que… lui-même.
Jean-Philippe GUERAND
Film français de James HUTH (2016), avec Jean DUJARDIN, Clovis CORNILLAC, Bruno SALOMONE. 1h 35.