Après Borg/McEnroe, Battle of the Sexes est le deuxième film de la saison à prendre pour cadre le monde rarement filmé du tennis professionnel. L’action se déroule en 1972, lorsque la championne américain Billie Jean King a entrepris de mener la fronde contre les instances de son sport afin d’obtenir que les championnes soient aussi bien rémunérées que leurs homologues masculins. Elle a relevé pour cela le défi provocateur lancé par Billy RIGGS, ancien numéro un mondial hâbleur qui a proposé à cette militante féministe de l’affronter au cours d’un match dont il pense l’issue inéluctable. Au-delà de cette joute sportive singulière, le film du tandem révélé par Little Miss Sunshine ressuscite brillamment cette période d’euphorie post-soixante-huitarde au cours de laquelle les femmes ne se sont pas contentées de déchirer leurs soutien-gorge, mais ont revendiqué une parité dont on est toujours bien loin. Cette comédie jubilatoire doit beaucoup à la personnalité de ses deux interprètes principaux : Emma Stone méconnaissable en grenouille qui se transforme en princesse sous l’influence d’une femme plus libérée et Steve CARELL, dans un nouveau contre-emploi spectaculaire, qui réussit la gageure de rendre attachant un horrible macho misogyne imbu de lui-même. C’est parce qu’ils aiment le cinéma autant l’un que l’autre que Valerie FARIS et Jonathan DAYTON réussissent à signer un authentique film militant, sans jamais perdre de vue ce sens de la fête qui caractérise la crème du cinéma américain.
Critique de Jean-Philippe GUERAND
Film américain de Valerie FARIS et Jonathan DAYTON (2017), avec Emma STONE, Steve CARELL, Andrea RISEBOROUGH. 2h 01.
Affiche : Copyright Twentieth Century Fox France
Extraits de bande annonce : © 2017 – Twentieth Century Fox
https://www.youtube.com/watch?v=kGSUTNscO6A