Trop souvent préposée à des emplois dramatiques voire tragiques qui mettaient peu en avant son regard pétillant et son sourire éclatant, mais l’ont imposée à travers des auteurs comme Philippe GARREL et Christophe HONORE, de la fresque de Raoul RUIZ Mystères de Lisbonne au mélodrame d’Alix DELAPORTE Angèle et Tony, qui lui a valu le César du meilleur espoir (à… trente-trois ans !), Clotilde HESME démontre avec Diane a les épaules combien la comédie sied merveilleusement à sa classe altière nullement indigne d’une Katharine HEPBURN. Pas la franche rigolade à l’usage d’un futur Prime Time télévisé, mais un marivaudage aussi acide qu’acidulé qui aborde un phénomène de société dont on constate à cette occasion qu’il a encore trop peu inspiré les scénaristes : la grossesse pour autrui (GPA). Diane a les épaules, au propre (il faut la voir remettre un os en place) comme au figuré, mais elle n’a pas encore trouvé sa place sur la carte du Tendre. C’est après avoir accepté de porter l’enfant de ses meilleurs amis qu’elle tombe enfin amoureuse. Trop tôt ? Trop tard ? Il va désormais lui falloir gérer le télescopage de ces deux événements antagonistes, ce qui n’est évidemment pas une mince affaire. En prenant le parti d’en rire, et surtout d’en sourire, Fabien GORGEART signe un premier film prometteur et trousse une chronique moderne et enlevée qui démontre à quel point la confusion des sentiments reste d’actualité, mais n’a que bien peu à voir avec l’identité sexuelle proprement dite.
Critique de Jean-Philippe GUERAND
Film français de Fabien GORGEART (2016), avec Clotilde HESME, Fabrizio RONGIONE, Thomas SUIRE. 1h 27.