C’était l’amphi des très grands jours pour la venue de Michel Hazanavicius, les élèves étaient remontés pour poser des questions. Il faut dire que la masterclass a duré plus de deux heures et qu’il est évident qu’elle aurait pu atteindre minuit sans que l’enthousiasme de certains ne fléchisse. Sur le fond, les questions ont été, on s’en doute, extrêmement variées. Elles émanaient parfois d’admirateurs ayant une connaissance intime de notre invité. Toutes les périodes, tous les films, tous les aspects de son œuvre ont ainsi été abordés, depuis ses débuts avec Le Grand Détournement jusqu’à The Search, qui avait été projeté auparavant. Des questions techniques bien sûr, mais aussi beaucoup de questions sur le choix des genres et sur son inclinaison durable pour la comédie. Des questions politiques aussi concernant la Tchétchénie, y compris une intervention en anglais de la part d’un étudiant chinois trouvant The Search trop agressif vis-à-vis des Russes. Au final, en plus de deux heures, le cinéaste n’a pas ménagé sa peine, mais l’engouement a été tel que l’impression est restée que nombre de questions n’ont pas pu être abordées, faute de temps. Ce qui ne l’a pas empêché de parler (en vrac) de Jean Dujardin, de la photo de Guillaume Schiffman, de la situation géopolitique du Moyen-Orient et du Caucase, de l’esprit de Canal, de la façon de diriger des gamins… et des chiens, de la cinéphilie, du choix des projets, du travail avec les producteurs, de l’accueil d’Hollywood, du triomphe de The Artist et de l’échec public de The Search, du Festival de Cannes, etc. Les élèves ont dû être rassasiés.
22 octobre 2015