Le film est annoncé comme étant tiré d’une histoire vraie. L’histoire est celle d’une famille pas comme les autres formée par un père baba pas très cool, une mère fantasque et trois enfants tiraillés entre l’amour de leurs parents et une quête d’autre chose. L’aspect sociologique du film est sans doute un peu scolaire, qui tend à montrer grandeur et limites d’une existence hors des rails, le hippy n’étant jamais loin du clodo. Les relations entre parents et enfants nous interpelle davantage lorsque le film se recentre sur les tenants et aboutissants d’une éducation vraiment pas comme les autres. Le film dès lors semble hésiter entre l’apologie de la liberté à tout prix et l’angoisse d’un déclassement programmé. C’est cette hésitation, cette fragilité des personnages que nous prenons de plein fouet. D’autant que les deux principaux, le père et la fille aînée, sont vibrants d’émotion. Il y a de l’Oscar dans l’air… Woody HARRELSON est particulièrement remarquable dans la peau de ce personnage pétri d’amour et dont la vision du monde est gorgée de poésie qui la seconde suivante est capable de se révéler l’homme le plus odieux de la Terre, quitte à nous laisser croire l’espace d’un instant à ce que le film va tourner au fait divers sordide. Destin DANIEL CRETTON en est déjà à son neuvième long métrage. Mais c’est par States of grace qu’il s’est fait connaître en France. Il n’est pas interdit de voir des connivences entre celui-ci et Le Château de verre. Ni d’y trouver quelque motivation à découvrir les films précédents.
Critique d’Yves ALION
The Glass Castle. Film américain de Destin DANIEL CRETTON (2017), avec Brie LARSON, Woody HARRELSON, Naomi WATTS. 2h 08.