Ce procès du siècle, c’est celui qui opposa Deborah LIPSTADT, une historienne dont le travail a presque exclusivement porté sur l’étude de la Shoah, et David IRVING, négationniste notoire. C’est le second qui a trainé la première (et son éditeur) devant un tribunal, la mettant au défi de prouver la réalité de l’extermination des juifs pendant la dernière guerre. Le procès a eu lieu il n’y a pas si longtemps, en l’an 2000, il a duré trois longs mois et au final IRVINGa été débouté de toutes ses demandes. Les frais du procès l’ont ruiné… Le sujet était passionnant et le réalisateur a choisi de ne pas s’engouffrer dans un lyrisme et une fougue qui auraient été redondants. Il a épousé d’une certaine manière les us et coutumes des hommes de loi qui se représentés ici pour écouter les uns et les autres avec retenue. Ce qui n’empêche pas les conclusions d’être claires et de montrer que le négationnisme est une ignominie dont le but est clairement de réveiller les pires passions antisémites. Peu spectaculaire le film n’en est pas moins passionnant, à la fois sur le fond et la forme, tant nous sommes en empathie avec les défendeurs de ce procès hors normes. D’autant que les comédiens sont tous épatants, de Rachel WEISZ, qui incarne avec une belle conviction l’historienne incriminée à Tom WILKINSON, son inébranlable avocat, en passant naturellement par Timothy SPALL, habitué des films de Mike LEIGH, qui incarne le sulfureux David IRVING, avec une détermination glacée qui fait froid dans le dos.
Critique d’Yves ALION
Denial. Film britannique de Mick JACKSON (2016), avec Rachel WEISZ, Tom WILKINSON, Tomothy SPALL. 1h 50.