Thunder Road est le premier long métrage de Jim CUMMINGS. C’est aussi le titre d’une chanson de Bruce SPRINGSTEEN (à laquelle le film rend hommage), indépassable chantre de l’Americana, ce mélange de country, de blues et de rock qui caractérise une certaine musique ancrée dans le sol américain. Le film de Jim CUMMINGS est également très roots, sur le fond (c’est l’Amérique profonde qui est sur la sellette) plus que sur la forme (l’ironie vire au burlesque et induit une part de malaise). La chanson de Springsteen parle de losers, le film de Cummings est peuplé de losers. A commencer par le personnage principal, interprété par le metteur en scène lui-même, flic de son état, mais totalement à l’Ouest (bien que vivant au Texas) depuis le décès de sa mère, alors qu’il se retrouve avec la responsabilité d’élever seul sa fille. Le film ne regorge pas vraiment de péripéties, mais laisse la part belle au comédien réalisateur, qui s’en donne à cœur joie et nous entraîne dans son délire. Le la est donné dès la première scène, un long monologue / pétage de plombs lors de la cérémonie funéraire. Il n’est pas interdit d’être fasciné par la façon presque surréaliste dont il utilise son corps ou par sa logorrhée compulsive (les jurés du dernier Festival de Deauville lui ont fait fête et lui ont donné le Grand Prix). Il n’est pas non plus interdit de trouver l’ensemble un rien répétitif et Cummings franchement agaçant. C’est selon. Pour être honnête, l’auteur de ces lignes serait plutôt du côté des grincheux…
Critique de Yves ALION
Film américain de Jim CUMMINGS (2018), avec Jim CUMMINGS, Kendal FARR, Nican ROBINSON. 1h31.