Au terme d’une chorégraphie au cours de laquelle tous les participants ont donné leur maximum, la troupe fête la fin de son travail. Mais il s’avère rapidement que la sangria contient une substance délétère qui jette la suspicion parmi l’assemblée, chacun cherchant à démasquer le coupable.
À son habitude, Gaspar NOE n’a nul besoin d’une intrigue très sophistiquée pour manifester sa virtuosité. Climax s’articule en deux mouvements séparés par un générique très snob. Le premier met en scène la démonstration des danseurs dans une transe cinématographique comme en a le secret le réalisateur d’Enter the Void. C’est un long clip aux allures de Rave. Le second s’attache aux effets provoqués par la drogue sur ce groupe qui va perdre ses repères et imploser dans ce qui ressemble à une cérémonie sacrificielle. Là, le film devient aussi voyeur que nauséabond, les instincts primaires prenant l’ascendant sur la raison, une femme enceinte et un Arabe devenant de faciles boucs émissaires et une mère enfermant son enfant sous prétexte de le protéger. Il y a dans la complaisance avec laquelle est mis en scène ce jeu de massacre quelque chose d’autant plus insupportable que les acteurs ânonnent leur texte au point de donner l’impression d’être doublés, en débitant des lieux communs. La nature a horreur du vide, mais Gaspar NOE s’en repaît. Qu’importe qu’il n’ait absolument rien à raconter, il pratique l’art de l’esbroufe en virtuose pour un carré de fidèles insensibles à cette abyssale vacuité.
Critique de Jean-Philippe GUERAND
Film français de Gaspar NOE (2018), avec Sofia BOUTELLA, Romain GUILLERMIC, Souheila YACOUB. 1h35.