Les comédiens qui passent à la réalisation sont légion, l’occasion faisant souvent le larron sans que cette démarche réponde toujours à une motivation profonde. Avec Mon Ket, François DAMIENS affine le concept des fameuses Caméras planquées qui l’ont fait connaître dans sa Belgique natale en développant diverses situations auxquelles se trouve confronté un savoureux minable confronté à sa double fonction sociale de truand et de… père. Un personnage qui devient le fil rouge d’une véritable saga au cours de laquelle il croise divers candides impliqués malgré eux dans cette histoire. Cet improbable cocktail donne lieu à des situations souvent cocasses, parfois hilarantes voire émouvantes pour certaines d’entre elles. Au point qu’il est parfois difficile de démêler le vrai du faux, tant notre guide à travers ce labyrinthe se révèle déconcertant de spontanéité. Le résultat est un film très singulier dont le générique de fin dévoile quelques-uns des secrets de fabrication à travers un bêtisier qui permet de mesurer l’audace de son postulat. Certains moments sont inénarrables, à l’instar de celui où le repris de justice fait la connaissance des parents de sa promise, quant à elle évidemment au fait de la supercherie. Le plus étonnant reste la façon dont Damiens parvient à rendre touchant son personnage et à nous faire partager la tendresse qui le lie à son petit garçon. C’est par son rythme inégal et ses petites erreurs de jeunesse que cette comédie résolument atypique nous embarque.
Critique de Jean-Philippe GUERAND
Film franco-belge de François DAMIENS (2018), avec François DAMIENS, Matteo SALAMONE, Tatiana ROJO. 1h29.